Dans le massif du Vercors, pendant l’occupation nazie, des « équipes volantes » vont de maquis en maquis pour former les jeunes résistants, la plupart ouvriers et paysans. Ces équipes croient au pouvoir qu’ont la pensée, la philosophie, l’histoire, la poésie, le théâtre, le chant et les arts de nourrir la résistance à la domination et rêvent de rendre « la culture au peuple et le peuple à la culture ». À la Libération, c’est sur cet élan que naît l’association Peuple et Culture.

Peuple et Culture Corrèze est créée dans la foulée au printemps 1951. Dans un département profondément rural dénué de structures culturelles, l’association engage un véritable travail pionnier : accueil des grandes troupes de la décentralisation théâtrale avec la constitution de réseaux de spectateurs actifs ; jalons d’une politique de lecture publique avec les veillées-lecture pour la découverte d’écrivains, formation intellectuelle et artistique pour « ceux que l’école a quittés trop tôt» ; stages « congés-cadre jeunesse » fréquentés par des jeunes ouvriers et paysans qui quittent l’usine ou la terre pour une semaine et expérimentent ensemble tout à la fois réflexion sur des questions économiques, sociales, politiques, la photographie, la lecture, le cinéma et selon les saisons le ski ou la voile ; voyages d’études (qui mêlaient contacts directs avec des formes de vie ou d’organisation sociale et politique différentes et découverte des œuvres d’art dans les grands musées européens), séjour au Festival d’Avignon dès 1955 ; ciné-clubs dans les villages et les usines où sont projetés les films de Chris Marker, Alain Resnais, Joris Ivens, Roberto Rossellini, Georges Rouquier, Jacques Tati, Agnès Varda…

C’est sur cet humus là que Peuple et Culture développe aujourd’hui l’ensemble de ses actions : résidences d’artistes, relais artothèque du Limousin, réseau de diffusion du cinéma documentaire en territoire rural, éducation artistique (écriture, arts plastiques, chant) Droit de questions, Bienvenue exilés…