Bienvenue exilés
Des «Tandems» aux ateliers de langue autrement, des initiatives diverses liées à notre spécificité, une volonté d’accueillir ici les exilés d’où qu’ils viennent et quel que soit leur statut.
Tandem d’accueil
En 2016, lors de l’arrivée plus nombreuse de réfugiés en Corrèze, nous nous sommes demandé ce que Peuple et Culture pouvait envisager de spécifique et cette réflexion nous a conduit à réactiver en l’adaptant à cette situation une forme héritée de notre histoire : la méthode Tandem.
Cette méthode a été élaborée dès la Libération par l’Office franco-allemand pour la jeunesse (dont un des inspirateurs fut Joseph Rovan, qui a rejoint les fondateurs de Peuple et Culture à son retour de déportation) organisme dont l’objectif était de proposer des rencontres et des échanges interculturels à des adolescents et des jeunes adultes pour un travail d’éducation populaire de fond prévenant l’évolution de clichés, de stéréotypes, de préjugés et de pensées simplistes qui dans le passé avaient conduit à de la haine et des violences.
La méthode Tandem est une méthode d’apprentissage linguistique mutuel en binôme qui permet de s’approprier la langue de l’autre tout en pratiquant la sienne propre.
Mais bien au-delà, bien sûr, elle permet une compréhension réciproque de ce qui est commun et de ce qui est différent culturellement et d’être co-acteur de la rencontre en valorisant et mobilisant chacun ses atouts.
Après plusieurs rencontres collectives : goûter, jeux, musique, explication de la démarche… des binômes de personne à personne ou de familles à familles se sont formés et se sont rencontrés pour une pour des activités communes et des échanges.
Une première formation à cette méthode Tandem a eu lieu en 2017 réunissant des réfugiés, des citoyens engagés à titre personnel et des volontaires d’associations (RESF, Secours Catholique, Secours Populaire, Restos du Coeur, Voilco Aster, Achabatz d’entrar) dont beaucoup pratiquent un apprentissage du français pour les réfugiés.
Cette formation et cette initiative dans son ensemble ont favorisé et favorisent des prises de conscience salutaires : la propension malgré les meilleurs intentions à des attitudes de surplomb (dans lesquelles le colonialisme et le post colonialisme peuvent être sournoisement à l’œuvre), les abus d’injonction à l’apprentissage de la langue française comme facteur d’intégration, la non-réciprocité de la connaissance des identités culturelles.
Depuis, cette initiative a évolué sous des formes diverses.
Atelier d’apprentissage de la langue française
« Pendant les quelques années où j’ai animé des ateliers d’apprentissage du français pour des migrants adultes, j’ai mis en pratique différentes méthodes. J’ai pu constater les difficultés pour les apprenants, en particulier ceux qui n’ont jamais eu accès à la lecture et l’écriture même dans leur langue. Les méthodes demandent souvent de pouvoir déchiffrer des codes dont ils n’ont pas connaissance, ce qui les renvoie à un sentiment d’échec.
Il m’a semblé alors important de préparer moi-même les séances en fonction des disparités dans le groupe, en recherchant d’abord à donner du sens à l’apprentissage avant que de proposer des exercices sur les signes. Pour travailler l’oral, j’ai recherché comment faire interagir les apprenants, les mettre en situation de communication, les aider à prendre la parole malgré leurs craintes. Pour travailler l’écriture et la lecture, nous nous sommes appuyés sur des images trouvées, rapportées, découpées, dessinées par les uns ou les autres… la manipulation des images servant à créer quelque chose qui sera montré aux autres, commenté pour le groupe puis servira de base à un écrit .Cet écrit est réalisé par l’apprenant ou avec l’aide d’une autre personne du groupe. Tout ce processus favorise la parole…. En français s’il vous plaît !!! (autant que possible bien sûr) ; la joie et le rire se partagent de la même façon à ces moments-là. »
Sylviane Gomis
Atelier d’écriture
Parallèlement, Fabienne Yvert et David Molteau ( Artothèque) ont conduit des séances de familiarisation avec la langue française à partir d’activités artistiques.
Ateliers d’écriture conduits par Fabienne Yvert avec des réfugiés en lien avec le Secours populaire et les Restos du coeur.
Ci-dessous, des textes affichés dans la vitrine du Lien lieu pour les donner à voir dans l’espace public.
Sur les deux dernières photos, des textes pour aider un jeune homme à obtenir ses papiers ( un texte sur lui et des textes de lui )
L’art c’est pas pour nous
David Molteau, parfois avec la complicité de Fabienne Yvert qui en a trouvé le titre, propose à des personnes allophones des séances d’expression à partir d’œuvres de l’Artothèque.
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