
Littérature
Mardi 7 octobre, Tulle, 18h, librairie La Mérule, rue Jean-Jaurès, présentation et discussion autour de l’ouvrage collectif Manifeste internationaliste, Révolutions de notre temps.
« Seuls les peuples sauvent les Peuples! » avec des membres du réseau international « Les Peuples veulent » de Syrie, du Soudan, d’Iran et de France
Nous venons de vivre une histoire folle. Le nombre de soulèvements, de révoltes et de révolutions survenues ces quinze dernières années au sein de l’humanité est sans précédent. Quelque chose de l’ordre d’une révolution générationnelle s’est développée sur tous les continents dans des dizaines et des dizaines de pays et de régions du monde. Cette grande poussée n’est pas totalement retombée, elle fait toujours l’actualité en Serbie, par exemple. Dans ces mouvements massifs et protéiformes au cours desquels nombre de régimes sont tombés, une génération entière s’est politisée. Ce manifeste a d’abord souhaité rendre visible cette somme de soulèvements et a voulu rendre hommage à leurs centaines de milliers d’acteurs et d’actrices contraint à l’exil, emprisonné.e.s ou disparu.e.s
C’est en 2019 dans la banlieue de Paris, métropole coloniale mais aussi carrefour d’exils, que des rencontres internationales appelées « Les Peuples veulent » ont eu lieu. Il s’agissait de se comprendre et de voir ce que l’on pouvait apprendre de cette période. Après cette époque, il manquait un retour, une autocritique et un apprentissage à faire à partir de ce qui a été réussi, même transitoirement, et ce qui ne l’a pas été.
Nous avons à l’œuvre un mouvement révolutionnaire mondial qui se développe d’une double manière. D’une part, à travers des moments décisifs de soulèvement quand le pouvoir populaire, sa puissance venue d’en bas, fait défaillir le pouvoir en place ou même le dépose. C’est d’autre part, une révolution qui procède d’une construction lente, d’un processus cherchant à se développer dans les lieux de vie, de travail, dans les relations interpersonnelles, sociales, avec le vivant. Du croisement de ces deux mouvements et de leur réussite procéderait alors une vie nouvelle.
Mais c’est de la rage et de l’amertume de nos défaites, et aussi du besoin de ne pas en rester là qu’est né le désir de se connaître et de se lier. Nous avons commencé à tisser un réseau de liaisons planétaires avec ceux et celles d’entre nous, qui de premières lignes en assemblées populaires, de grèves féministes en comité de résistance, de ronds-points habités en forêts occupées se sont découvert une sensibilité commune ».
La dernière de ces rencontre a rassemblé des révolutionnaires venus de quarante pays et des milliers de personnes sont venus les rencontrer. Un internationalisme ouvert, venu d’en bas, voyait le jour. Dans le même temps, le texte du manifeste internationaliste « Révolutions de notre temps » s’écrivait, enrichi des récits et des analyses de participant.e.s aux révolutions d’Égypte, du Soudan et d’Irak, aux révoltes paysannes en Inde, à la vague féministe en Amérique latine, au soulèvement pour Georges Floyd, aux résistances palestiniennes et à bien d’autres encore. Il traite de quelques enseignements croisés des soulèvements populaires de ces 15 dernières années, de l’entêtement d’une génération révolutionnaire qui traverse les frontières, et promeut la constitution d’un réseau d’entraide mondial.
De Gaza à l’Ukraine, de la Syrie au Soudan, du Chili à l’Indonésie, de la Serbie à la France, comment construire ensemble un internationalisme par en bas ?